Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 1.djvu/25

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contre les chrétiens, et cette longue lutte n’aura servi qu’à redoubler ses soupçons et sa colère ; si, au contraire, Tien-te l’emporte et parvient à chasser les anciens conquérants de la Chine, comme il a la prétention de fonder non-seulement une dynastie, mais encore un nouveau culte, il brisera, dans l’enivrement de la victoire, tous les obstacles qui s’opposeront à ses projets. Ainsi, la fin de la guerre civile sera peut-être le signal d’une grande persécution. Ces terribles épreuves ne doivent pas, sans doute, nous faire désespérer de l’avenir du christianisme en Chine ; nous savons que Dieu mène les nations à son gré, qu’il sait, quand il lui plaît, tirer le bien du mal, et que souvent, lorsque les hommes pensent que tout est perdu, c’est alors que tout est sauvé.

En effet, malgré le culte voué par les Chinois à tout ce qui touche à leurs vieilles institutions, si les circonstances forçaient, plus tard, l’élément européen à sortir de sa neutralité et à s’immiscer un jour dans les affaires du Céleste Empire, cette intervention serait probablement la source de changements notables et conduirait peu à peu la Chine à une transformation complète. Peut-être même, et en écartant l’hypothèse d’une intervention,