Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 1.djvu/262

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du côté du midi : Pe-li, c’est ici la cérémonie du pays du nord… Ce qui signifie : J’espère qu’en me mettant au midi, vous m’assignez la place la moins distinguée… Mais le maître de la maison s’empresse de rétablir la situation convenable en disant : Nan-li, point du tout, seigneur, c’est la cérémonie du midi, et vous êtes à la place où vous devez être.

« Souvent le visiteur affecte de prendre le côté le moins honorable, alors le maître de la maison s’excuse en disant : Je n’oserais… ; et, passant devant son hôte en le regardant toujours, et ayant soin de ne pas lui tourner le dos, il va se mettre à la place convenable, et un peu en arrière ; c’est alors que tous deux font en même temps la révérence. Si plusieurs personnes font une visite ensemble, ou si le maître a quelque parent qui demeure avec lui, on répète la révérence autant de fois qu’il y a de personnes à saluer. Ce manège dure alors assez longtemps, et, tant qu’il dure, on ne se dit autre chose que pou-kan, pou-kan, je n’oserais.

« Une politesse que l’on doit aux grands, et qui ne déplaît pas aux personnes d’une condition moyenne quand on en use avec elles, c’est de couvrir les chaises de petits tapis faits exprès ; alors on se fait réciproquement de nouvelles façons. On refuse de prendre le premier fauteuil, pendant que le maître insiste pour qu’on l’accepte ; celui-ci feint de l’essuyer avec le pan de sa robe, et l’étranger fait le même honneur au fauteuil qui doit être occupé par le maître. Enfin on fait la révérence à la chaise avant de s’asseoir, et l’on ne prend sa place qu’après avoir épuisé toutes les