Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 1.djvu/263

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ressources de la civilité et de la bonne éducation. A peine est-on assis, que les domestiques apportent le thé ; les tasses de porcelaine sont rangées sur un plateau de bois vernis. Chez les gens riches, on ne se sert pas de théière ; mais la quantité de thé nécessaire est mise au fond de la tasse, et l’eau bouillante versée par dessus. L’infusion est très-parfumée, mais on la prend sans sucre. Le maître de la maison s’approche des plus considérables de ses hôtes, et leur dit, en touchant le plateau : Tsing-tcha, je vous invite à prendre le thé… ; alors tout le monde s’avance pour prendre chacun sa tasse. Le maître en prend une avec les deux mains, et la présente au premier de la compagnie, qui la reçoit de même avec les deux mains. Les autres affectent de ne prendre les tasses et de ne boire qu’ensemble, quoiqu’on s’invite, par signes, les uns les autres, à commencer. Quand tout le monde est servi de cette manière, celui ou ceux qui sont venus en visite, tenant leur tasse avec leurs deux mains, et demeurant assis, se courbent en la portant jusqu’à terre. Il faut bien prendre garde alors de répandre la moindre goutte de thé ; cela serait fort incivil ; et, pour empêcher que cela n’arrive, on a soin de ne remplir les tasses qu’à moitié. La manière la plus honnête de servir le thé est de joindre à la tasse un petit morceau de confiture sèche et une petite cuiller, qui n’est qu’à cet usage. Les invités boivent le thé à plusieurs reprises et fort lentement, quoique tous ensemble, pour être prêts à reposer la tasse sur le plateau tous à la fois. Quelque chaude qu’elle soit, on doit plutôt souffrir de se brûler les doigts que de faire ou de dire rien qui