Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 1.djvu/358

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cela ne ressemble pas à la fumée, mais bien à la vapeur d’une fournaise ardente. Cet air s’échappe avec un bruissement et un ronflement affreux qu’on entend de fort loin. Il respire et pousse continuellement, et il n’aspire jamais ; c’est ce qui m’a fait juger que c’est un volcan qui a son aspiration dans quelque lac, peut-être même dans le grand lac du Hou-kouang, à deux cents lieues de distance. Il y a bien, sur une montagne éloignée d’une lieue, un petit lac d’environ une demi-lieue de circuit, excessivement profond ; mais je ne puis croire qu’il suffise pour alimenter le volcan. Ce petit lac n’a aucune communication avec le fleuve et ne se fournit que d’eau de pluie.

« L’orifice des puits est surmonté d’une caisse de pierre de taille, qui a six ou sept pieds de hauteur, de crainte que, par inadvertance ou par malice, quelqu’un ne mette le feu à l’embouchure des puits. Ce malheur est arrivé en août dernier. Ce puits est au milieu d’une vaste cour, et au centre de grands et longs hangars, où se trouvent les chaudières qui cuisent le sel ; dès que le feu fut à la surface du puits, il se fit une explosion affreuse et un assez fort tremblement de terre. A l’instant même, toute la surface de la cour fut en feu. La flamme, qui avait environ deux pieds de hauteur, voltigeait sur la superficie du terrain sans rien brûler. Quatre hommes se dévouent, et portent une énorme pierre sur l’orifice du puits ; aussitôt elle vole en l’air ; trois hommes furent brûlés, le quatrième échappa au danger ; ni l’eau ni la boue ne purent éteindre le feu. Enfin, après quinze jours de travaux opiniâtres, on porta de l’eau en quantité sur la montagne