Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 1.djvu/454

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savons rien. Hier il était chez vous, aujourd’hui il a disparu ; il faut que vous nous le rendiez, vous en répondez vie pour vie ; ou, si vous ne voulez pas qu’on vous intente un procès et être accusé d’homicide, comptons… Il suffit d’une circonstance semblable pour briser la carrière d’un mandarin et le ruiner complétement.

Telle est la manière dont les choses se passent en Chine, sinon toujours, du moins très-souvent. Au fond, cet abus monstrueux vient peut-être d’un excellent principe, et qui, dans une foule de cas, est la sauvegarde de la vie des hommes. Ce principe est celui d’une rigoureuse responsabilité des supérieurs à l’égard des inférieurs ; mais aujourd’hui les Chinois vont vite aux extrêmes ; lorsqu’ils sont poussés par leur insatiable cupidité, ils trouvent facilement le moyen de pervertir le sens des meilleures institutions.

Il nous a été impossible de savoir quels avaient été les résultats de cette affaire. Nous espérons pourtant que la popularité dont jouissait le préfet de Song-tche-hien, et peut-être aussi l’honnêteté de la famille de son secrétaire, l’auront mis à l’abri de toute vexation. Il nous en coûterait trop de penser que ce digne et respectable mandarin ait pu tomber dans l’infortune en voulant nous être agréable.


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