cette circulation par des réserves diminue la facilité, l’uniformité et la continuité des échanges en proportion de sa quantité. Donc, tout ce qui tend à le faire rentrer dans la circulation et à l’y conserver est au profit du commerce. La loi le fait autant qu’elle le peut en mettant dans le cas d’une plus grande dépense ceux à qui l’État donne plus ; la bienséance et les mœurs générales le font aussi pour les autres, jusqu’à un certain point : cela ne suffit pas. Le haut intérêt de l’argent y supplée en assurant des profits qui amorcent et séduisent la cupidité. S’il en est qui résistent à un appât si attrayant, c’est une nouvelle preuve qu’un moindre intérêt eût encore moins fait sortir d’argent et eût privé le commerce de beaucoup de fonds.
« Comme le besoin d’argent dans le commerce est toujours un peu pressant et universel, à cause de son immensité et de ses divisions et ramifications infinies, les plus petites sommes y trouvent place et y sont poussées par la séduction des profits, séduction d’autant plus efficace pour le laboureur et l’artisan, que la moindre perte attaque son bien-être, et que, s’il confie de l’argent au commerce, il le retire quand il veut.
« Les négociants et les marchands, eussent-ils des fonds suffisants pour se passer du secours des emprunts, ce qui est impossible à cause de l’inégalité des fortunes et de la proportion de l’argent qui circule avec la valeur des échanges dans tout l’empire, les négociants, dis-je, et les marchands pussent-ils se passer du secours continuel des emprunts, il serait de