Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/171

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dans l’autre, et, dans ce cas, il assignerait des appointements à ceux qu’il chargerait de ce soin, comme il en donne aux magistrats, aux gens de guerre, etc. Ce soin, qui n’a rien que de noble et de grand, puisqu’il se rapporte directement à la félicité publique, deviendrait honorable.

« Les commerçants se chargent, à leurs risques et périls, de rendre cet important service à la société. La proportion et la correspondance des échanges en produits ne seraient évidemment ni assez commodes, ni assez uniformes, ni assez constantes, pour subvenir aux besoins si variés, si continuels, de la société. L’argent, comme signe et équivalent d’une valeur fixe et reconnue, y supplée d’autant plus aisément, qu’il se prête avec plus de facilité et de promptitude à toutes les proportions, divisions et correspondances des échanges. L’argent est donc le ressort et le ferment du commerce ; le commerce ne peut donc être florissant qu’autant que la circulation de l’argent facilite, augmente, hâte et perpétue la multitude des échanges.

« L’équilibre antique de la répartition proportionnelle des biens ayant été rompu, il est évident qu’il y a un grand nombre de citoyens dont la dépense est moindre que leur recette, et qui, par conséquent, peuvent mettre de l’argent en réserve, ou du moins, n’être pas pressés d’en faire usage. Il n’est pas moins évident que, le gouvernement veillant à ce que la totalité de l’argent qui circule dans l’empire soit proportionnée à la valeur et à la quantité des échanges innombrables du commerce, l’argent qu’on enlève à