Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/210

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Les pagodes ou temples d’idoles sont, pour ainsi dire, semées dans l’empire chinois avec une profusion incroyable ; il n’est pas de village qui n’en possède plusieurs ; il y en a sur les chemins, au milieu des champs, partout. On dit communément que, dans la ville de Péking et dans la banlieue, leur nombre s’élève jusqu’à dix mille. Il faut ajouter que la plupart de ces pagodes ne diffèrent pas beaucoup des autres édifices. Souvent ce ne sont que des espèces de chapelles, ou des niches renfermant quelque idole ou des vases à brûler des parfums. Cependant il y en a plusieurs qui sont d’une grandeur, d’une richesse et d’une beauté dignes d’attention. On remarque surtout, à Péking, les temples du Ciel et de la Terre, et, dans les provinces, plusieurs pagodes célèbres, où les Chinois font des pèlerinages à certaines époques de l’année.

Les ornements et les décorations de ces temples sont, on le comprend, tout à fait dans le goût chinois ; l’œil n’y découvre guère que confusion et bizarreries. Les peintures et les sculptures qu’on y trouve n’ont pas une grande valeur artistique ; on sait que le dessin est très imparfaitement cultivé à la Chine. Les peintres n’y excellent que dans certains procédés mécaniques relatifs a la préparation et à l’application des couleurs ; dans leurs compositions, ils ne font aucune attention à la perspective, et leurs paysages sont toujours d’une uniformité désolante. On voit pourtant quelquefois des miniatures chinoises et des gouaches d une rare perfection, mais très-inférieures, par le style, aux tableaux les plus médiocres des peintres européens. Les sculptures qu’on remarque dans les pagodes ont de beaux morceaux de