Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/211

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détail ; mais elles pèchent, le plus souvent, du côté de l’élégance et de la correction des formes. Les Chinois prétendent que les peintres et les sculpteurs des temps passés, surtout du cinquième et du sixième siècle de notre ère, étaient de beaucoup supérieurs à ceux d’aujourd’hui. On serait tenté de souscrire à cette opinion, après avoir visité les magasins des choses antiques, où l’on rencontre en effet des objets d’un mérite réel.

On ne trouve pas, en Chine, de temples d’une grande antiquité. Ils ne sont pas d’assez forte construction pour résister aux injures du temps et des hommes. On les laisse tomber en ruine, puis on en élève de nouveaux. Les Song, dit un proverbe chinois, faisaient des routes et des ponts, les Tangs, des tours, les Mings, des pagodes. Nous pouvons ajouter que les Tsing ne font rien et ne cherchent pas même à conserver ce qui a été fait par les dynasties précédentes.

À ne considérer que le nombre prodigieux de temples, de pagodes et d’oratoires, qui s’élèvent sur tous les points de la Chine, on serait assez porté à croire que les Chinois sont un peuple religieux. Cependant en y regardant de près, il est facile de se convaincre que ces manifestations extérieures ne sont que le résultat d’un usage, d’une vieille habitude, et nullement un indice d’un sentiment pieux ou d’une idée religieuse. Nous avons déjà dit combien les Chinois actuels sont absorbés dans les intérêts matériels et les jouissances de la vie présente, et jusqu’à quel point ils ont poussé l’indifférentisme en religion. Leurs annales attestent toutefois qu’à diverses époques, ils se sont vivement préoccupés de plusieurs systèmes religieux qui, après de nombreuses