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Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/219

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aux circonstances ; précepte qu’on pourrait croire superflu, mais qui, sans doute, devait s’entendre dans un sens peu différent de celui qu’il aurait parmi nous. Au reste, toute sa philosophie respire la douceur et la bienveillance, toute son aversion est pour les cœurs durs et les hommes violents. On a remarqué ce passage sur les conquérants : La paix la moins glorieuse est préférable aux plus brillants succès de la guerre. La victoire la plus éclatante n’est que la lueur d’un incendie. Qui se pare de ses lauriers aime le sang, et mérite d’être effacé du nombre des hommes. Les anciens disaient : Ne rendez aux vainqueurs que des honneurs funèbres ; accueillez-les avec des pleurs et des cris, en mémoire des homicides qu’ils ont faits, et que les monuments de leurs victoires soient environnés de tombeaux. »

« La métaphysique de Lao-tze offre bien d’autres traits remarquables que nous sommes contraint de passer sous silence. Comment, en effet, donner une idée de ces hautes abstractions et de ces subtilités inextricables où se joue et s’égare l’imagination orientale ? Il suffira de dire que les opinions du philosophe chinois, sur l’origine et la constitution de l’univers, n’offrent ni fables ridicules, ni choquantes absurdités ; qu’elles portent l’empreinte d’un esprit noble et élevé, et que, dans les sublimes rêveries qui les distinguent, elles présentent une conformité frappante et incontestable avec la doctrine que professèrent, un peu plus tard, les écoles de Pythagore et de Platon. Comme les pythagoriciens et les platoniciens, notre philosophe admet pour première cause la raison, être ineffable,