Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/225

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empereurs de la dynastie des Han admirent officiellement, en Chine, le bouddhisme indien. Cette religion à représentations matérielles de la Divinité se répandit rapidement parmi les Chinois, qui l’appelèrent religion de Fo, par une transcription incomplète du nom de Bouddha. Le bouddhisme, ce vaste système religieux auquel on peut attribuer plus de trois cents millions de sectateurs, mérite bien que nous entrions dans quelques détails sur son origine, sa doctrine et sa propagation parmi les peuples de la haute Asie.

Le mot Bouddha est un nom générique très-ancien, et qui a une double racine en sanscrit. L’une signifie être, exister, et l’autre sagesse, intelligence supérieure. C’est le nom par lequel on désigne l’Etre créateur, tout-puissant, Dieu. Mais on l’applique aussi, par extension, à ceux qui l’adorent et cherchent à s’élever jusqu’à lui par la contemplation et la sainteté. Cependant tous les bouddhistes que nous avons vus en Chine, en Tartarie, au Thibet et à Ceylan, entendent désigner par ce nom un personnage historique devenu célèbre dans toute l’Asie, ct qu’on regarde comme le fondateur des institutions et de la doctrine comprise sous la dénomination générale de bouddhisme. Aux yeux des bouddhistes, ce personnage est tantôt un homme, tantôt un dieu, ou plutôt il est l’un et l’autre. C’est une incarnation divine, un homme-dieu, qui est venu en ce monde pour éclairer les hommes, les racheter et leur indiquer la voie du salut. Cette idée d’une rédemption humaine par une incarnation divine est tellement générale et populaire parmi les bouddhistes, que partout nous l’avons trouvée nettement formulée en des