Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/226

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termes remarquables. Si nous adressions à un Mongol ou à un Thibétain cette question : Qu’est ce que Bouddha ? il nous répondait à l’instant : C’est le sauveur des hommes. La naissance merveilleuse de Bouddha, sa vie et ses enseignements, renferment un grand nombre de vérités morales et dogmatiques professées dans le christianisme, et qu’on ne doit pas être surpris de retrouver aussi dans d’autres religions, parce que ces vérités sont traditionnelles et ont toujours été du domaine de l’humanité tout entière. Il doit y avoir chez un peuple païen plus ou moins de vérités chrétiennes, selon qu’il a été plus ou moins fidèle à conserver le dépôt des traditions primitives[1].

D’après la concordance des livres indiens, chinois, thibétains, mongols et cingalais, on peut faire remonter la naissance de Bouddha à l’an 960 avant Jésus-Christ. Les variantes de quelques années en plus ou en moins ne sont d’aucune importance. Klaproth a extrait des livres mongols, qui ne sont que des traductions du Thibétain ou du sanscrit, la légende de Bouddha dont nous allons donner une analyse succincte.

Soutadanna, chef de la maison de Chakia, de la caste des brahmanes, régnait dans l’Inde sur le puissant empire de Magadha, dans le Bahar méridional, dont la capitale était Kaberchara. Il épousa Mahamaïa, la grande illusion, » mais ne consomma pas son mariage avec elle. Celle-ci, quoique vierge, conçut par l’influence

  1. Nous nous proposons de développer cette pensée dans un travail spécial, où nous essayerons d’exposer la religion bouddhique telle que nous l’avons comprise par nos rapports avec les peuples qui la pratiquent.