Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/251

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Il n’existe plus, à proprement parler, de monastères où les bonzes vivent en communauté. Les religieux bouddhistes, disséminés dans les diverses provinces de l’empire, sont indépendants les uns des autres, sans être unis entre eux par aucun lien de discipline ou de hiérarchie. Dans chaque maison il y a bien un chef ; mais c’est plutôt un administrateur des biens temporels qu’un supérieur. Il n’exerce aucune autorité sur ses confrères, qui vivent sans règle, au gré de leurs caprices, tantôt d’un côté, tantôt d’un autre, faisant de longues absences loin du monastère, vagabondant à travers le pays, tant qu’ils y trouvent de quoi subsister, et ne reparaissant au logis que lorsqu’ils sont poussés par la faim. S’ils rencontrent quelque part une position à leur convenance, on ne les voit plus revenir. De même que, pour se faire bonze, il suffit de se raser la tête et d’endosser une robe à longues et larges manches, pour cesser de l’être, les formalités ne sont pas plus compliquées ; il n’y a qu’à changer d’habits et qu’à laisser croître ses cheveux. En attendant qu’ils soient assez longs, on use seulement d’une queue postiche, et voilà tout, on n’est plus bonze. On voit que les religieux bouddhistes de la Chine sont loin d’avoir l’importance et l’influence des lamas de la Tartarie et du Thibet.

Les couvents de bonzesses sont assez nombreux en Chine, surtout dans les provinces du Midi. Leur costume ne diffère guère de celui des bonzes ; elles ont également la tête rasée ; elles ne sont pas cloîtrées, et on les rencontre assez fréquemment dans les rues. S’il faut ajouter foi aux rumeurs de l’opinion publique, il régnerait de graves désordres dans l’intérieur de ces établissements.