Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/30

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On a déterminé sur la surface du corps humain trois cent soixante-sept points qui ont reçu des noms particuliers, d’après les rapports où l’on a supposé qu’ils étaient avec les parties internes ; et, afin qu’on puisse s’exercer sans compromettre la santé des hommes, on a fabriqué de petites figures de cuivre sur lesquelles on a ménagé de très-petits trous aux endroits convenables ; la surface de ces figures est recouverte de papier collé, et l’étudiant doit y porter l’aiguille sans hésitation, et rencontrer du premier coup l’ouverture au lieu qu’il faut opérer suivant l’affection sur laquelle il est interrogé.

« Mais que peuvent signifier toutes ces précautions, dit M. Abel Rémusat, en parlant d’un livre japonais sur l’acupuncture, lorsque, dans l’ignorance profonde où sont ces médecins de la situation des organes et de leurs connexions, ils se règlent uniquement sur les principes d’une routine aveugle, ou sur la théorie plus absurde encore d’une physiologie fantastique ; c’est ce qu’on peut voir dans les préceptes tant généraux que particuliers que l’auteur japonais a rassemblés. On part de ce principe que les artères vont toujours de haut en bas et les veines toujours de bas en haut. C’est pourquoi on prescrit de piquer en tournant de la pointe de l’aiguille vers le haut, quand on se propose d’aller contre le cours du sang, et de piquer en dirigeant la pointe en bas quand on veut aller avec le cours du sang. Une piqûre intempestive ou maladroitement dirigée sur certains points se corrige en piquant sur d’autres points qui y correspondent. La moitié des prescriptions qui composent le corps de l’ouvrage sont dignes de ce qu’on vient de dire. Dans les