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Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/302

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civilisation que nous leur connaissons aujourd’hui, el les données de l’antiquité sont de nature à confirmer cette opinion.

Il ne serait donc pas téméraire de supposer qu’il a dû se produire quelque événement mystérieux et de la plus haute importance, qui a initié brusquement les Chinois à ce degré de civilisation qui nous étonne. Ce fait a dû profondément frapper l’imagination de ces peuples. De là le respect, la vénération, la reconnaissance, pour les premiers fondateurs de leur vieille monarchie, qui les ont ainsi conduits à la lumière d’une manière si rapide. De là encore le culte des ancêtres, des choses anciennes, de ceux qui, dans l’ordre politique, tiennent la place que le père et la mère occupent dans la famille. Les Chinois, en effet, ont toujours attaché l’idée de saint et de mystérieux à tout ce qui est antique, à tout ce qui a traversé les siècles passés ; ce respect généralisé a pris le nom de piété filiale.

Ce sentiment, poussé jusqu’à l’exagération, avait pour conséquence nécessaire d’abord l’exclusivisme et même le mépris à l’égard des nations étrangères, des barbares, et, en second lieu, la stabilité dans la civilisation, qui est restée à peu près ce qu’elle était au commencement, sans progresser d’une manière sensible.

Les réflexions qui précèdent nous permettront de restituer aux lois relatives à la piété filiale leur véritable importance politique et sociale.

De même que le style c’est l’homme, les législations, qui sont le style des nations, reflètent fidèlement les mœurs, les habitudes et les instincts du peuple pour lequel elles ont été faites, et l’on peut dire de la législation