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Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/310

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grande puissance, leur sort n’est pas aussi brillant qu’on se l’imagine communément. Ils ont, il est vrai, beaucoup de facilité pour s’enrichir rapidement, et, s’ils sont capables et habiles, arriver assez vite aux premiers emplois. Mais jamais ils ne sont sûrs du lendemain ; il suffit d’un caprice de l’empereur, d’une dénonciation, d’un ennemi riche ou influent, pour les faire casser, envoyer en exil, et quelquefois même à la mort.

Les emplois publics sont aussi recherchés en Chine qu’en Europe. Ils le sont même peut-être davantage, si l’on en juge par les précautions qui ont été prises pour éviter les sollicitations, et cette fièvre du fonctionnarisme, qui a excité, parmi nous, tant d’indignation dans ces derniers temps. Ces précautions sont trop curieuses pour que nous ne les fassions pas connaître. Peut-être jugera-t-on à propos de faire en France quelque chose de semblable.

Le nombre des officiers, dans chaque tribunal et dans chaque administration, est fixé par la loi. Quiconque sera nommé officier surnuméraire, ou sera cause qu’un autre le devient sans faire partie du nombre fixé par la loi, subira cent coups de bambou, et un accroissement de peine par chaque surnuméraire dont il aura causé la nomination[1]. — Si pareille loi était en vigueur dans notre pays, il est probable que l’ardeur des solliciteurs et le bon vouloir des protecteurs seraient singulièrement refroidis. Mais voici qui est prodigieux :

« Quand des officiers civils du gouvernement, qui

  1. Tome I, p. 97.