Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/334

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nous lui demandâmes s’il ne voulait rien envoyer à sa famille ou à ses anciens amis. Après avoir réfléchi un instant… Il faudra bien, dit-il, que j’adresse une lettre ma vieille mère ; voilà quatre ans que je n’ai pas eu de ses nouvelles, et qu’elle ne sait pas où je suis. Aujourd’hui, puisque l’occasion est si favorable, il ne sera pas mauvais que j’écrive quelques caractères… Nous trouvâmes, il faut l’avouer, cette piété filiale bien peu fervente… Oui, lui répondîmes-nous, l’occasion est favorable ; mais il faudrait faire cette lettre sans trop de retard, parce que le commissionnaire doit partir ce soir. — Tout de suite, tout de suite, dit-il, elle va être prête à l’instant… ; et il appela un de ses écoliers, qui étudiait, en chantant, dans une pièce voisine, sa leçon des livres classiques, peut-être une belle page de Confucius sur l’amour des enfants envers leurs parents. L’écolier se présenta avec modestie et recueillement… Interromps ta leçon pour un instant, lui dit le maître, prends ton pinceau, et fais-moi une lettre pour ma mère. Surtout, ne perds pas le temps, car le courrier doit bientôt partir. Tiens, voilà une feuille de papier… L’écolier prit la feuille, et s’en alla tout bonnement écrire à la mère de son maître.

Les Chinois écrivent ordinairement leurs lettres sur du papier de luxe, où sont imprimés, en rouge ou en bleu, des croquis d’oiseaux, de fleurs, de papillons et de personnages mythologiques. Les caractères chinois, étant toujours d’un beau noir, ne se perdent pas au milieu de tous ces détails de fantaisie.

Quand l’écolier fut parti avec sa feuille de papier à lettre, nous demandâmes au maître d’école si ce jeune