Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/338

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

quelque pétard. On croirait que l’empire chinois n’est qu’une immense fabrique de pyrotechnie. Nous avons dit que, dans les hameaux les plus pauvres et les plus dépourvus des choses nécessaires à la vie, on était néanmoins toujours sûr de trouver à acheter des graines de citrouille ; nous pourrions y joindre aussi les pétards.

La musique des Chinois ne vaut pas leurs feux d’artifice. Il est probable qu’on avait réuni, pour cette brillante soirée, tout ce qu’il y avait d’artistes distingués dans la ville de Hoang-meï-hien. L’orchestre était considérable et les instruments d’une grande variété. Il y avait des hautbois, des violons, des flûtes assez semblables aux nôtres et plusieurs autres instruments à corde, à vent et à percussion, de formes tellement bizarres, que nous n’essayerons pas d’en faire la description. La musique chinoise présente un certain caractère de douceur et de mélancolie qui plaît d’abord assez, peut-être à cause de son étrangeté ; mais elle est si monotone et si uniforme, qu’elle fatigue bientôt, et, pour peu qu’elle se prolonge, elle finit par agacer les nerfs. Les Chinois ne font pas toujours de la musique au hasard, comme on pourrait se l’imaginer ; ils ne se contentent pas de souffler dans leurs instruments selon l’inspiration du moment. Ils ont des règles fixes ; leur gamme, qu’ils notent par des signes particuliers, n’admet pas de demi-tons, et de là vient, sans doute, la fatigante monotonie de leurs compositions musicales. Elles sont, d’ailleurs, sans aucune valeur scientifique, ce qui n’empêche pas qu’on ne puisse y trouver quelquefois des airs plus ou moins agréables, comme on en remarque aussi dans les chants des sauvages.