Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/339

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S’il faut en croire les ouvrages européens qui parlent de la Chine et les livres chinois eux-mêmes, on aurait de tout temps, et surtout dans l’antiquité, attaché une grande importance à la musique, au point de la regarder comme un élément essentiel à tout bon gouvernement et au bonheur des peuples. Parmi les livres sacrés, on comptait autrefois le Yo-king ou « le Livre de la musique, » qui a été perdu lors de l’incendie ordonné par l’empereur Tsing-che-hoang-ti. Confucius parle de ce livre canonique avec les plus grands éloges et déplore la perte de ce précieux monument de l’antiquité. L’estime et la vénération que l’on a toujours professées, dans les temps anciens, pour les rites et la musique, donneraient à entendre que ces deux noms servaient à désigner, avant l’introduction des cultes de Bouddha et de Lao-tze, la religion primitive des Chinois, dont les dogmes ne sont pas suffisamment connus, mais qui devaient être basés sur les grandes traditions confiées à l’humanité.

On pense que le Yo-king, « le Livre de la musique, » était un recueil des cantiques et des prières qu’on chantait dans les sacrifices et les solennités religieuses, et qu’il contenait, de plus, la doctrine et les enseignements de la religion. Le Livre des rites en était le complément. Cette opinion que, dans l’antiquité chinoise, la musique et les rites étaient l’expression de la religion, pourrait être confirmée par plusieurs exemples tirés des annales et des livres canoniques. On trouve dans le Li-ki les paroles suivantes : « La musique est l’expression de l’union de la terre avec le ciel… Avec le cérémonial et la musique rien n’est difficile dans l’empire. » Le même livre