Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/355

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de labourage. Tous ensemble, le visage tourné vers le nord, se mettront trois fois à genoux, et, à chaque fois, ils frapperont la terre du front à trois reprises, pour remercier le Fils du Ciel.

« Après cette cérémonie, les vieillards et les laboureurs iront finir le labourage du champ sacré. Alors, le président du tribunal des rites viendra avertir Sa Majesté que toutes les cérémonies du labourage sont finies. L’empereur descendra du pavillon par l’escalier de l’orient, montera sur un char de parade, et sortira par la porte de Siennang, escorté par des chœurs de musique et de symphonie. »

Une solennité semblable a lieu dans la capitale de chaque province. Le gouverneur remplace l’empereur, et se rend, avec les principaux officiers, sur le terrain que l’on doit labourer. Quelle que soit l’influence du gouvernement et des mandarins, il est certain que les Chinois professent une grande estime pour l’agriculture. L’opinion publique ennoblit, en quelque sorte, tout ce qui a rapport aux travaux des champs. Que de fois n’avons-nous pas vu, sur les routes des provinces du Nord, de riches fermiers, portant souvent des vêtements de soie, un panier au bras, et appuyés sur le manche d’une fourche à trois dents, attendre fort gravement le passage des chariots et des caravanes de mulets, pour recueillir le fumier ! On voyait qu’une pareille occupation n’avait, à leurs yeux, rien de bas ni de méprisable. Les voyageurs n’en paraissaient nullement surpris. Le mot même dont on se sert pour exprimer cette action est plein de dignité et d’élégance ; il signifie littéralement « cueillir. » Ainsi, que l’on