Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/371

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cheveu, comme une ligue d’une finesse extrême, tracée perpendiculairement sur l’œil ; après midi, la dilatation recommençait. Quand nous eûmes examiné bien attentivement tous les chats qui étaient à notre disposition, nous conclûmes qu’il était midi passé ; tous les yeux étaient parfaitement d’accord.

Nous avons d’abord hésité à parler de cette invention chinoise, dans la crainte de compromettre l’horlogerie et d’arrêter le débit des montres ; mais toute considération doit s’effacer devant l’amour du progrès. Il est difficile qu’une découverte de quelque importance ne froisse pas les intérêts privés. Nous espérons cependant qu’on pourra, malgré cela, faire encore des montres, parce que, parmi les nombreuses personnes qui désirent savoir l’heure, il y en aura toujours qui ne voudront pas se donner la peine de courir après un chat, pour lui regarder les yeux, et s’exposer ainsi au danger de se faire arracher les leurs.

Les Chinois nous ont enseigné une expérience d’un autre genre et qui n’a pas les mêmes inconvénients que la précédente. Elle n’est assurément compromettante pour personne ni pour aucune industrie. Elle pourrait, tout au plus, être désagréable aux ânes, en ce qu’elle tend à les contrarier singulièrement dans l’exercice de leur liberté.

Dans le nord de la Chine, où les voyages par eau ne sont pas aussi faciles que dans le midi, on va ordinairement en chariot ou bien à dos d’âne ou de mulet. On s’arrête à la fin du jour pour passer la nuit dans les hôtelleries plus ou moins confortables, qu’on ne manque jamais de rencontrer le long de la route. Le grand