Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/403

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de carnage à l’imitation de leur père ! Quand donc leurs cœurs seront-ils émus par la charité de Jésus-Christ[1]… ? »

Nous avons choisi cette lettre, de préférence à une foule d’autres que nous aurions pu recueillir dans les Annales de la Propagation de la foi et de la Sainte-Enfance, parce que, son auteur nous étant intimement connu, nous savons que, s’il a les expressions vives et le cœur ardent, son caractère, plein de prudence et de sagesse, ne lui permettrait pas d’écrire légèrement des faits dont il n’aurait pas constaté par avance l’authenticité. Aussi a-t-il soin de remarquer que le district où ont eu lieu les monstruosités qu’il raconte peut faire exception, non-seulement en Chine, mais encore dans la province du Ho-nan. Il se garde bien de généraliser ce qu’il a vu ou entendu de personnes dignes de foi. Malheureusement, cette sage retenue n’est pas toujours dans l’habitude de ceux qui parlent de la Chine. On aime assez volontiers à mettre sur le compte de trois cents millions d’individus le fait d’un simple particulier, et à rendre l’empire tout entier complice et solidaire de ce qui se passe dans une localité. De là, sans aucun doute, le grand nombre de préjugés qui ont cours en Europe sur le compte de la nation chinoise.

Dans le canton dont parle Mgr Delaplace, les uns hachent leurs enfants dans le but de tourmenter les houen, au point qu’ils n’aient jamais plus la fantaisie de revenir ; les autres les hachent également, afin de renvoyer les houen contents et satisfaits. Nous savons

  1. Annales de la propagation de la foi, juillet 1852, n° 143, p. 250 et suiv.