Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/404

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très-bien qu’on ne doit pas s’attendre à trouver de la logique chez des gens qui ont la tête fêlée par des idées superstitieuses ; mais enfin, il est bien probable que ce sont là des faits exceptionnels et qui, par bonheur, ne se reproduisent pas fréquemment. Pour notre compte durant notre séjour et nos voyages en Chine, nous n’avons jamais entendu parler de ces pratiques superstitieuses.

Quant aux infanticides ordinaires, aux enfants étouffés ou noyés, ils sont innombrables, plus communs, sans contredit, qu’en aucun lieu du monde ; ils ont pour principale cause le paupérisme. D’après les renseignements recueillis dans les diverses provinces que nous avons parcourues, il est certain qu’on tue sans pitié les nouveau-nés quand on en est embarrassé. La naissance d’un enfant mâle dans une famille est un bonheur et une bénédiction. La naissance d’une fille, au contraire, est toujours considérée comme une calamité, surtout parmi les Chinois peu aisés. Un garçon est bientôt capable de travailler, d’aider ses parents, qui comptent sur lui pour le temps de leur vieillesse. C’est, d’ailleurs, une continuation de la famille, un anneau ajouté à la chaîne des ancêtres. Une fille ne peut qu’être à charge à sa famille ; d’après les mœurs chinoises, elle doit être enfermée jusqu’à l’époque de son mariage ; durant ce temps, elle n’exerce aucune industrie, et ne saurait dédommager ses parents des peines et des dépenses qu’elle occasionne. Aussi ne se défait-on jamais que des filles parce qu’elles sont considérées comme une source d’indigence et de misère. Dans certaines localités, où la culture du coton et l’éducation