Page:Evelyne, Aventure et intrigues d’une miss du grand monde, T1, 1892.djvu/13

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de rester un moment en place ; je sentais un but nouveau à mon existence, quelque chose de manquant à mon être, et que je ne pouvais définir nettement. Je me retirai dans ma chambre avec plaisir, quand la pendule sonna dix heures, signal habituel de notre retraite.

Quand ma femme de chambre fut partie, j’essayai de dormir, mais ce fut en vain ; il m’était impossible de fermer les yeux, je me tournai et me retournai sans pouvoir trouver le sommeil. J’entendis la cloche de la cathédrale sonner onze heures, puis douze, et j’étais sur le point de me lever pour appeler Mary, quand la porte de ma chambre s’ouvrit doucement et quelqu’un entra.

— Est-ce vous Mary ? — demandai-je.

— C’est moi charmante Eveline, murmura une voix douce et musicale, l’homme qui vous adore !

— Ciel ! William ! qu’est-ce qui vous amène dans ma chambre à cette heure de la nuit ?”

— Je voulais savoir, belle Eveline, si vous avez besoin de quelques chose.”

— Mon Dieu, si mes parents, qui sont là à côté, vous entendaient !”

— Ils dorment trop profondément pour cela, oh ! je vous en prie, ne retirez pas cette jolie main !”

— Non, non William il faut vous en aller !”

— Vous n’aurez pas la cruauté de me renvoyer.”

— Vous ne pouvez pas rester, vous m’étouffez avec vos baisers, non ne mettez pas votre main là ; eh ! bien que faites-vous ? vous vous couchez dans mon lit ? non, non, ne mettez pas votre genou entre mes