Page:Evelyne, Aventure et intrigues d’une miss du grand monde, T1, 1892.djvu/19

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Aussi quelle fut ma déception et mon désappointement, en m’apercevant qu’il fallait passer dans la chambre de mes parents pour entrer dans la mienne. Le désespoir s’empara de moi, et quand Mary m’eut quittée, je me jetai sur mon lit, pleurant et sanglotant de dépit et de colère ; la séparation me semblait éternelle ! Je m’imaginais que je pourrais peut-être trouver une porte secrète qui permettrait à l’adoré de mon âme de venir me trouver, je cherchai dans tous les coins de l’appartement mais hélas, je ne trouvai rien, absolument rien. J’arpentai la chambre de long en large jusqu’à environ trois heures du matin, moment où, la fatigue l’emportant, je me jetai sur mon lit, et m’endormis d’un sommeil agité.

Mary, en entrant dans ma chambre le lendemain vers 6 heures, observa mes yeux rouges et gonflés et me conseilla de les laver avec un peu d’eau de Cologne. J’essayai, mais je ne pus enlever suffisamment leur rougeur pour échapper, à l’attention de mes parents, qui s’informèrent tendrement de la cause de cette inflammation.

— Je n’ai pas pu dormir de la nuit, maman, cette ville est si bruyante.”

— Mais nous n’avons entendu aucun bruit, mon amour, et votre père et moi avons dormi profondément.”

— Si nous restions ici un jour de plus, ma chère ? Eveline est trop fatiguée pour continuer le voyage ?»

— Mais non, papa, quittons cette ville le plus tôt possible au contraire.”