Page:Evelyne, Aventure et intrigues d’une miss du grand monde, T1, 1892.djvu/25

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— Pas du tout, il y en a beaucoup qui m’ont résisté.”

— Est-ce que toutes les femmes sont pareilles.”

— En aucune façon, il y en a qui sont fidèles à leurs maris, en petit nombre il est vrai, il y en a d’autres qui paraissent quelque fois très vertueuses, et qui sont les plus acharnées au jeu d’amour. Je puis vous donner un exemple ici.”

„Dans ma famille, que voulez-vous dire, William ?”

„Ce que je dis, et si vous étiez un pou plus dans le secret, vous verriez qu’une lady qui vous est très proche parente, se console souvent dans les bras d’un très heureux coquin.”

— Quoi ! ma mère ! Prenez garde à ce que vous affirmez là, William ! Je ne souffrirai pas que l’on calomnie mes parents, et je vous haïrai et ne vous regarderai de ma vie si vous avancez une chose fausse.

— La perte de votre amour serait un très grand malheur pour moi, ma chère Eveline, mais je suis sûr de ce que je dis ; si vous regardiez un peu plus de près dans les affaires de votre mère vous verriez que Thompson notre cocher prend souvent la place de votre père quand celui-ci est absent.

— Impossible William, je ne peux pas croire cela. Une femme si vertueuse, déshonorer un homme si digne de tous les respects, ce n’est pas possible.

— Sur mon âme, je vous jure que c’est vrai et vous pourrez vous en convaincre vous-même la première fois que Sir John s’absentera. Faut-il vous apporter demain une bouteille de la potion ?