Page:Evelyne, Aventure et intrigues d’une miss du grand monde, T1, 1892.djvu/24

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— Ciel ! mon cher William, si je devenais enceinte je serais perdue, mon père se tuerait, et je serais cause de la mort du plus digne des hommes. Mon Dieu ! l’enfant qu’il adore, le déshonorer, le tuer de chagrin !”

— Tranquillisez-vous ma bien-aimée, un tel malheur ne vous arrivera pas.”

— Comment ferais-je pour l’empêcher sans me priver de vos embrassements, ce qui pour moi serait pire que la mort.”

— Ma chérie, il n’est pas question de cela, il faudra prendre seulement quelques jours avant l’apparition de vos régles, une potion de sabine et de rue, mêlées avec du théraique de Venise et vous prendrez par petites doses jusqu’à ce que vos époques reparaissent.”

— Êtes-vous sûr que le remède agit toujours ?”

— Cela ne manque jamais.”

— Qui est-ce qui vous a appris ce secret précieux ?”

— Une dame veuve avec laquelle j’ai vécu quelque temps.”

— C’était votre maîtresse, William ?”

— Mais oui, ma chérie.”

— Alors je ne suis pas votre premier amour.”

— Vous êtes ma chérie ”

— Comment pouvez-vous aimer tant de différentes femmes.”

— Notre nature, ma chère Eveline, est si grossière et si différente de la vôtre, que nous pouvons jouir de certaines femmes sans les aimer.”

— Vilain polisson, je suis sûre que vous avez joui de presque toutes les femmes avec lesquelles vous avez vécu.”