Page:Evelyne, Aventure et intrigues d’une miss du grand monde, T1, 1892.djvu/27

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— Vos présents auront toujours une double valeur pour moi, ma chère Eveline.”

— Seulement je crois qu’il serait plus prudent que je vous donne l’argent et que vous l’achetiez vous-même, qu’en pensez vous ?”

— Je crois que cela serait en effet beaucoup plus prudent.”

Je me levai immédiatement, et allant à mon secrétaire, je pris une poignée de billets que je lui tendis en lui disant :

— Tenez, William, achetez une belle montre, et du joli linge ; mon amour doit être bien habillé, et je peux vous offrir cela, n’ayez aucune crainte, mon grand-père m’a laissé environ deux millions ; et je peux dépenser à ma fantaisie, aussi ne vous privez de rien, quant à moi je préviendrai vos désirs, je satisferai même vos folies, mais il faut continuer à m’aimer, tout mon bonheur est en vous, et ma vie dépend de votre fidélité. N’oubliez pas la potion surtout mon bien-aimé.

— Vous l’aurez demain matin, ma chère.”

— Viendrez-vous demain soir ?”

— Est-ce que nous partons d’ici ?”

— Certainement ; papa a loué un hôtel dans le faubourg St. Honoré et j’ai choisi une chambre contiguë à celle de mes parents mais parfaitement indépendante, vous pourrez venir chaque soir.”

— Je n’y manquerai certainement pas.”

— Maintenant il faut que vous en alliez il est trois heures passées.”

— Bonne nuit, ma chère Eveline.”