Page:Evelyne, Aventure et intrigues d’une miss du grand monde, T1, 1892.djvu/38

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Je me déshabillai, et lorsque je fus en corset et en petit jupon, mes épaules et mes bras nus, j’allai frapper à la porte.

— Êtes-vous prêt, Frédéric ?

— Oui, ma chère sœur.

Pendant que j’étais en train d’arranger ses beaux cheveux bruns, le petit polisson pencha la tête et m’embrassa juste au milieu des seins ; je lui donnai une légère tape qui n’eut aucun effet car il recommença aussitôt.

— Voyons, Frédéric, finissez, si la servante entrait elle pourrait avoir des idées étranges.”

Ses joues se couvrirent de rougeur, mais son œil lança un éclair qui me révéla que mon frère, quelque jeune qu’il fût, était déjà dévoré de désirs.

Cette pensée fit bouillir le sang dans mes veines, et abaissant mon regard j’aperçus plus forte cette fois la même proéminence qui n’était certes pas l’effet du hasard. De peur que ma femme de chambre ne s’aperçut de son trouble, je le priai de rester dans le cabinet jusqu’à ce que je l’appelle, et je rentrai dans ma chambre finir ma toilette.

— Voici Mr. Staub, Mademoiselle.”

— Faites entrer, Sophie.”

— Mr. Staub, mon frère arrivé de Londres, ce matin, a besoin de deux pardessus, l’un bleu foncé et l’autre gris, d’un complet, et de deux habits, en outre vous lui ferez des pantalons blancs, et trois paires de culottes de daim pour monter à cheval. Et il faut que demain matin à neuf heures nous