Page:Evelyne, Aventure et intrigues d’une miss du grand monde, T1, 1892.djvu/42

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vaillant garçon me transporta dans le monde des joies paradisiaques, m’étonnant par sa vigueur et sa force plutôt viriles, que d’un âge si tendre. Que sera-ce quand dans quelques années, il atteindra la plénitude de ses formes et de sa puissance ; heureuse la femme qui le possédera alors, dans toute la force de sa jeunesse triomphante.

— Non, non, mon cher Frédéric, c’est assez, voilà la cinquième fois que vous déchargeriez, cela pourrait vous rendre malade.

— Mais demain matin, Eveline, voudrez vous ?

— Certainement, si l’occasion s’en présente avant que Sophie n’entre. Le lendemain matin aussitôt que nous fûmes habillés, je fis la leçon à mon frère sur sa conduite à venir.

— Faites attention, mon cher Frédéric, lui dis-je, de ne prendre aucune liberté avec moi devant quelqu’un ; nous aurons assez le loisir de jouir en secret, pour être prudents en public.

— N’ayez aucune crainte, ma chère sœur, je ne suis qu’un enfant, mais je sais que la discrétion est un des premiers devoirs d’un honnête homme, ma conduite ne compromettra jamais l’adorée de mon âme.

Quand j’entrai au salon, mon père me complimenta sur ma bonne mine, j’étais fraiche et rose et mes yeux brillaient d’un éclat inaccoutumé, j’étais pleine de gratitude pour le remède que les savants docteurs avaient oublié de me prescrire.

— Monterez-vous à cheval ce matin, mes enfants ?

— Certainement, papa, avec votre permission je