Page:Evelyne, Aventure et intrigues d’une miss du grand monde, T1, 1892.djvu/50

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Lorsque je m’éveillai il faisait grand jour, je me penchai sur Frédéric et l’embrassai sur les yeux, instantanément il fut réveillé.

— Oh ! Eveline je rêvais justement de vous.

— Que rêviez-vous donc ?

— Je rêvais que je vous tenais dans mes bras sur un lit de roses, dans un berceau de jasmins et de lilas, et regardez un peu dans quel état m’a mis mon rêve.

— Il faut vous calmer, mon cher frère, ce sera pour une autre fois.

— Me calmer, dans vos bras alors, ma chère sœur !

— Non.

— Si.

— Non.

— Pardieu, de gré ou de force je vous aurai.

— Ah ! vous me faites mal, ne soyez pas si violent.

— Ouvrez vos jambes alors.

— Ah ! vous l’avez entré.

— Je savais bien que j’y arriverais.

— Un léger coup frappé à la porte interrompit notre extase.

— Ciel ! Frédéric, voilà Sophie !

— Que le diable l’emporte !

— Faites semblant de dormir.

— Mademoiselle, il est onze heures.

— C’est bon, Sophie, ne faites pas de bruit, mon frère dort encore, allez me chercher un peu d’eau chaude.