Page:Evelyne, Aventure et intrigues d’une miss du grand monde, T1, 1892.djvu/51

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Aussitôt qu’elle fut partie, je fis lever Frédéric, en lui ordonnant d’aller vite s’habiller dans le cabinet de toilette mais avant de partir le cher gamin se penchant vers moi, murmura :

— Quand me payerez-vous, Eveline ?

— Dans la journée, mauvais créancier, lui répondis-je en riant.

Quand nous descendîmes nous trouvâmes mon père prêt à nous accompagner dans notre promenade à cheval, mais nous fûmes très étonnés en arrivant dans la cour de voir, tout sellé, Congo, un magnifique cheval anglais difficile et nerveux, que mon père lui-même avait beaucoup de peine à dompter.

— Qui a commandé de seller ce cheval, demanda mon père

— C’est votre fils, Mylord.

— Est-ce que vous voulez vous rompre le cou Frédéric, rappelez-vous que je n’ai que vous pour hériter de mon nom.

— Justement, cher père, étant l’héritier de votre nom, je dois l’être de votre courage ; du reste n’ayez aucune crainte, je veux simplement faire voir à un certain duc comment un gentleman anglais monte à cheval. Allons, chère sœur, calmez vos craintes et laissez-moi vous aider à monter à cheval. Congo se tint tranquille jusqu’aux Champs-Élysées, mais arrivé là, la foule des cavaliers et le bruit l’excitant, il commença à plonger, à ruer, à se cabrer et à tourner comme une toupie. Son cavalier était cependant comme rivé sur sa selle, malgré les mou-