Page:Eyma, Les peaux noires, Lévy, 1857.djvu/11

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


L’ÉPITAPHE DE L’ESCLAVAGE




I


Les récits qui font la matière de ce volume n’ont aucunement la prétention de renouveler d’inutiles et peut-être de dangereuses discussions, à propos d’une question épuisée aujourd’hui : — l’Esclavage.

À quoi bon songer à prendre parti pour ou contre l’esclavage ? Il n’existe plus dans les colonies anglaises, ni dans les colonies françaises ; ébranlé dans les possessions espagnoles, où il est à la veille peut-être de disparaître, il a été aboli par une moitié des républiques de l’Amérique du Nord et de l’Amérique du Sud. Quant aux États qui le maintiennent encore, ils le défendent en désespérés, derrière des remparts battus en brèche par l’opinion publique, par les nécessités de la politique, par les accidents des révolutions qui, à des époques quasi périodiques, secouent quelques-uns de ces pays, comme on secoue un arbre pour en faire tomber les feuilles mortes et les fruits trop mûrs. Ces derniers défenseurs de l’esclavage semblent