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VOYAGE À VÉNUS

dans une salle de récréation. C’est ainsi que chaque session ressemble assez au feu d’artifice de nos fêtes nationales, où l’on n’admire généralement que deux pièces : le palais de feu et le bouquet. La discussion de l’adresse représente la première et la discussion du budget le bouquet de la fin. Et ne peut-on ajouter que, dans les deux cas, ce ne sont le plus souvent que des feux qui brillent d’un vif éclat sans communiquer leur chaleur, des pétards qui détonnent sans rien détruire, et que le tout se dissipe en vaine fumée ?


L’assemblée représentative de Vénusia n’était pas la seule où l’on s’occupât de politique, et Mélino me conduisit à d’autres réunions où l’on étudiait aussi les questions d’intérêt général, et où l’on discutait des propositions pour les présenter, en cas d’adoption, à l’Assemblée représentative ; mais, loin de ressembler à certains clubs de république trop jeune, où nous avons vu chaque assistant ne considérer la liberté de discussion que comme le privilège d’acclamer les hommes de son parti et d’invectiver les autres, ces conférences étaient, comme les séances législatives, remarquables par le sentiment d’admirable impartialité qu’y apportaient tous les mem-