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VOYAGE À VÉNUS

raire et même sur un ouvrage entier, un examen raisonné, sauf à redresser ensuite ce que son jugement peut avoir de défectueux.

« Ces ouvrages commentés par l’élève ne sont pas uniquement ceux des auteurs anciens, nous mettons aussi entre ses mains, soit dans les classes, soit surtout dans les distributions de prix, quelques livres remarquables des auteurs vivants, qui, comme je vous l’ai fait observer à propos du théâtre, s’inspirant des préoccupations du moment, ont par là-même un vif attrait d’à-propos. J’ajoute que, si ce partage ne donne pas aux éditeurs des auteurs morts le facile moyen qu’ils ont chez vous de faire des fortunes princières, il a du moins l’avantage de permettre de vivre aux auteurs contemporains — qui sont peut-être bien dignes de quelque intérêt.


« La classe de rhétorique est supprimée dans nos lycées. N’avons-nous pas assez de penchant à prostituer la parole à la défense des thèses les plus fausses et des causes les plus injustes, quand notre intérêt ou celui de notre parti s’y trouve attaché ? Quelle gloire légitime, quel progrès social, n’a-t-on pas attaqués ; quelle doctrine perverse, quelle palinodie scandaleuse, quel acte coupable, n’a-t-on pas défendus, réhabilités, glorifiés ? Et qu’est-il