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VOYAGE À VÉNUS

tières extrêmement ténues qu’il tient en suspension, et où l’on devrait apercevoir ces alternatives de condensation et de dilatation qui constituent les mouvements ondulatoires. N’avez-vous pas vu bien des fois dans une église, un rayon de soleil, glissant à travers les vitraux, dessiner obliquement une longue gerbe bleuâtre où flottent des fumées d’encens et des myriades de corpuscules ? Qu’à ce moment, la voix des chantres et les graves accords de l’ophicléide retentissent tout à coup, que l’orgue déchaîne une tempête d’harmonie ; l’air n’en conservera pas moins son immobilité première, et pas un atome ne trahira le moindre frémissement dans le faisceau de lumière.

« Comment ne trouverait-on pas les mêmes traces d’ébranlement dans l’eau, où le son se transmet si bien ? Comment, lorsqu’un bruit est produit dans l’intérieur d’un bassin, par la chute d’une pierre par exemple, ne verrait-on pas les ondulations qui le portent dans leurs replis, alors que le plus léger contact, celui d’un brin d’herbe qui tombe ou de l’aile fugitive d’une mouche, suffit pour altérer d’une ride circulaire le poli du miroir liquide, et que, si le fonds est uni et peu profond, la moindre convexité de l’eau décrit en bas une courbe lumineuse ? Direz-vous que les ondulations trans-