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VOYAGE À VÉNUS

et dont le nombre infini devrait troubler la limpidité de sa transparence.

« Quant à l’air, dont vous expliquez aussi la diaphanéité par la présence de l’éther, d’où vient que sa raréfaction opérée à un si haut degré par la machine pneumatique n’altère en rien la transparence de l’intérieur de la cloche ? Puisque, à mesure qu’on en retire l’air, on en retire aussi l’éther que vous dites si intimement uni à ce gaz, la lumière devrait cesser de se transmettre au travers de la cloche, comme il arrive pour le son, ou du moins subir un notable affaiblissement.

— Il se peut aussi, répliquai-je, que le piston de la machine pneumatique n’ait pas prise sur un fluide aussi subtil que l’éther et que l’air seul soit enlevé.

— Fort bien, mais alors cet air, privé d’éther, ne serait plus transparent, et l’expérience prouve qu’il ne l’est pas moins qu’auparavant. Enfin, si l’éther restait sous la cloche, comment ne transmettrait-il pas le son ? car je ne vois pas pourquoi un fluide assez élastique pour être ébranlé par les vibrations si infimes des atomes lumineux dont l’ensemble forme la flamme, ne le serait point par celles des corps sonores.

« Puis, cette commotion produite dans l’espace par d’aussi faibles oscillations, ne vous semble-t-elle