Page:Eyraud - Voyage à Vénus.djvu/217

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
209
VOYAGE À VÉNUS

— Voilà bien des choses éthérées ! et, en vérité, j’admire la commodité de pareilles solutions. Quand on ne peut rien constater, on suppose ; et s’il faut, pour étayer un système, remplir l’espace infini d’un fluide élastique, on le crée par la grâce de la science : il suffit d’un trait de plume, de l’assemblage de cinq lettres, et l’éther est fait ! Mais avez-vous un savant qui ait recueilli jamais un seul atome de ce précieux fluide ?

— Aucun.

— On ne trouve votre éther nulle part, et vous êtes pourtant obligé, dans votre hypothèse, d’admettre sa présence dans tout l’espace céleste, dans les gaz, les liquides et tous les corps transparents !

« Savez-vous ensuite que cette diffusion du fluide dans les solides transparents me paraît quelque peu malaisée à concevoir. Ainsi, quand vous considérez une de ces belles glaces sans tain, si claires et si pures qu’on voit au travers avec une netteté parfaite, je vous prierais de me dire ce que vous faites des particules matérielles qui les composent. Vous avez beau supposer que l’éther pénètre tout l’espace intra-atomique ; mais encore faut-il que ces atomes, si entourés qu’ils soient chacun d’une atmosphère éthérée, existent à l’état de particules solides qui donnent à la glace sa dure consistance,