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VOYAGE À VÉNUS

cliptique un angle de 66 degrés et demi mais bien de 90, les jours seraient égaux aux nuits, les régions polaires ne subiraient plus la fatigue de six mois de jour et l’ennui lugubre de six mois de ténèbres. À toute époque et sur tous les points du globe, nous aurions douze heures de jour et une température moyenne entre celles du 20 mars et du 23 septembre. Peut-être avait-on jadis ces avantages, et le printemps était-il éternel :

« Aurea prima sata est ætas…
Ver erat œternum, tepidis que faventibus auris,
Mulcebant zephyri natos sine semine flores. »

« D’abord on vit briller l’âge d’or. En ce temps,
Souriait à la terre un éternel printemps,
Et les tièdes zéphyrs, à la douce influence,
Se jouaient dans les fleurs écloses sans semence. »

Ainsi dit Ovide, tranchant avec une aisance merveilleuse, les deux questions si ardues de l’état primitif de la Terre et de la génération spontanée. Sans doute, il ne faut pas ajouter plus d’importance qu’il ne convient aux récits des poëtes. N’oublions pas cependant qu’ils se sont inspirés d’antiques légendes, qui ont pu se modifier et s’embellir en traversant le cours des âges, mais dont le fond n’en repose