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VOYAGE À VÉNUS

pas moins sur un fait réel. Les découvertes de la paléontologie ont démontré que l’existence des animaux monstrueux contre lesquels avaient combattu les Hercule, les Thésée, les Cadmus, etc., n’était pas aussi fabuleuse qu’on le pensait au dernier siècle ; peut-être la science en arrivera-t-elle à donner raison aux deux vers d’Ovide.

Mais l’homme ne jouit pas longtemps de cette température édénique ; il eût été trop heureux ! Les saisons arrivèrent, avec leurs excès de chaud et de froid :

 

« Tum primùm, siccis aer fervoribus ustus
Canduit, et ventis glacies adstricta pependit.
 »



« Alors, l’air s’embrasa dans les brûlants étés,
Et la glace pendit en festons argentés. »

 

Ainsi s’évanouit l’âge d’or de la température. Les planètes fatiguées cessèrent de se tenir ferme sur leurs axes, et Vénus se pencha plus qu’aucune autre.

J’avais abordé vers le vingtième degré de latitude. Le jour était d’environ trois heures à ce moment-là ; trois semaines après il était de dix-neuf !

— L’été s’avance à grands pas, me dit alors Mélino, c’est le moment d’émigrer à la campagne. J’ai