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VOYAGE À VÉNUS

l’outrage qu’il devait ressentir en me voyant aller sur ses brisées, je me mettais à ses ordres, et lui offrais réparation par un combat en champ clos… etc.

Cydonis m’adressa la réponse suivante par la voie auto-télégraphique, la seule employée en ce pays pour la transmission des dépêches de tout genre :


« J’ai lu et relu la lettre que vous m’avez adressée, et j’avoue n’avoir pu la comprendre. Il faut que votre patrie soit bien éloignée de Vénusia et située sur les confins les plus inaccessibles de nos régions polaires, car je ne connais encore sur notre planète aucune contrée où les idées que vous exprimez soient acceptées de personne.

» Vous trouvez Célia charmante, vous l’aimez, vous desirez l’épouser ; rien n’est plus naturel, et j’éprouve moi-même ces sentiments. Mais où je diffère complétement d’avis avec vous, c’est dans l’absolue nécessité de nous couper la gorge. Vous prétendez qu’un de nous deux est de trop en ce monde, — parlez pour vous, je vous prie, — car pour mon compte, je verrais votre triomphe avec un profond regret assurément, mais sans dépit, sans amertume, et surtout sans préférer la mort au