Page:Eyraud - Voyage à Vénus.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
24
VOYAGE À VÉNUS

prévenir l’évaporation que le vide n’aurait pas manqué de produire.

— Et pour te préserver du froid, tu avais donc aussi installé une cheminée ? demanda Léo.

— Non, certes. Le courant de la combustion eût dévoré, en un clin d’œil, mon atmosphère de laboratoire. Au lieu d’une cheminée, j’avais placé, au-dessus de mon réservoir d’eau, un coffre rempli de chaux vive ; je la mouillais, et de la combinaison qui s’opérait se dégageait une douce chaleur qui s’accumulait dans mon petit palais de cristal.

— Pourquoi l’avais-tu placée au-dessus de ton réservoir ? dit Muller.

— Pour prévenir la congélation de l’eau.

— Sais-tu, fit Léo, que ta machine, ornée de tous ses accessoires, devait être d’un poids assez lourd ?

— Sans doute, mais elle était puissante à proportion. Comme sa force était en raison directe de la grandeur des orifices et de la pression exercée sur l’eau, je pouvais l’augmenter à mon gré.

À mesure que je montais, la coupole noire et étoilée qui s’arrondissait sur ma tête prenait des proportions de plus en plus étendues. Au moment où elle s’était agrandie jusqu’à former un hémisphère complet, je franchissais la limite de