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VOYAGE À VÉNUS

sieurs siècles. Sans doute, bien des batailles étaient suivies d’un traité de paix qui devait ramener la concorde. Mais un traité de paix est un contrat auquel on ne prétend être lié que jusqu’au jour où l’on se sent assez fort pour le violer, soit en vue d’obtenir de nouveaux avantages si l’on a été vainqueur, soit, dans le cas contraire, pour prendre sa revanche. Aussi, combien de traités de paix soi-disant définitifs, n’ont-ils pas été entassés dans les catacombes diplomatiques de nations rivales, sans avoir empêché l’esprit de guerre de couver à l’état latent pour faire explosion au moindre prétexte ! Arc-en-ciel de concorde et d’alliance, un traité de paix ne dure hélas ! que ce que durent les arcs-en-ciel.

« Triste et funeste chose que cette jalouse convoitise des nations et cette perpétuelle défiance qui compriment leur essor, et les ruinent en armements excessifs ! Que diriez-vous de voisins de campagne qui, au lieu de faire prospérer honnêtement leur fortune, la dépenseraient à acheter des armes, à élever des murailles, creuser des fossés et entretenir de nombreux domestiques, pour faire, à l’occasion, un coup de main sur la propriété limitrophe, ou parer à l’éventualité d’une attaque ?

« Et pourtant, cette ardeur de conquêtes, dont les