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VOYAGE À VÉNUS

pour résumer en un mot leur doctrine vraiment divine : l’amour des uns envers les autres.

« Grâce à cette heureuse résipiscence, l’Église, retrouvant l’ascendant et la force expansive de ses premiers âges, aida, avec beaucoup de puissance, à l’avénement de cette fraternité sincère qui nous unit tous, et nous promet un long avenir de paix et de bonheur.

« Mais, je le répète, cette régénération à laquelle nous avons si longtemps aspiré, nous la devons à la diffusion des idées, à la sainte propagande de la fraternité, bien plus qu’à ces guerres extérieures ou civiles qui nous ont coûté tant de sang, et auxquelles j’ai vu avec peine que vous n’aviez point encore renoncé sur la terre. Croyez-le bien, mon cher hôte, c’est au progrès des idées et non à la force, qu’il appartient de préparer le règne de l’égalité des citoyens et l’union des peuples. Voulez-vous, à ce sujet, me permettre une comparaison qui rende ma pensée ? Placez dans un vaste mortier de pierre des fragments de métaux de diverse nature, de diverses dimensions, et, par leurs positions respectives dans cet amas, les uns dominant les autres. Pour en opérer le mélange intime et y établir le niveau en les broyant ensemble, il faudra bien des efforts et bien des chocs violents qui pourront endommager le mor-

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