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Page:Eyraud - Voyage à Vénus.djvu/92

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VOYAGE À VÉNUS

nocturnes m’étaient fort agréables, car, durant le jour, la grande lumière du soleil fatiguait mes yeux. Ce n’est pas que l’éclairage de Vénusia ne fût lui-même très-éclatant ; et ses habitants eussent trouvé bien terne celui de nos villes, déjà insuffisant pour des yeux terrestres.

Ce qui me frappa le plus, ce furent cinq globes lumineux brillant sur nos têtes et répandant une clarté à peu près pareille à celle de la Lune. Je crus d’abord à des satellites de Vénus, mais la nature ayant été moins libérale envers cette planète qu’à l’égard de Jupiter et même de la Terre, l’industrie des Vénusiens y a suppléé. Des ballons captifs supportent ces lunes artificielles composées d’un énorme hémisphère en cristal, au-dessus duquel flamboient des appareils électriques et des lampes de magnésium, dont les rayons sont multipliés et rabattus sur le cristal par de puissants réflecteurs. À l’entour, règne une étroite galerie qui permet à un homme de faire fonctionner l’appareil.

Malgré cette clarté quasi-sidérale, les candélabres des rues sont très-nombreux. Ils s’allument instantanément dans toute la ville, au moyen d’un fil électrique qui les relie ensemble. La lumière qu’ils répandent est très-douce, car un globe de verre dépoli préserve les yeux de ces rayons chimiques qu’en-