Page:Eznik de Kolb - Réfutation des sectes, 1853.djvu/103

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et lui révéla ce projet. Ô ineptie et insipide sottise ! (Ormizt), qui put trouver le moyen de faire l’économie des cieux, de la terre, et de tout ce qui y est, ne pouvait pas pressentir ces quelques moyens de ruses ; et, par cela même, non-seulement ils font Ormizt insensé, mais aussi (ils font) Arhmèn bon, auteur de bonnes créatures.

Comme ils disent encore une autre chose, (savoir) qu’Arhmèn a dit : Non pas que je ne puisse faire quelque chose de bon, mais je ne veux point ; et, pour établir cette assertion, il fit le paon. Vois-tu que par sa volonté il est méchant, et non par nature ?

Or, qu’y a-t-il de plus éclatant que la lumière, dont Arhmèn fut l’inventeur ? ou bien, quoi de plus beau que le paon qu’il fit, pour montrer sa puissance à faire le beau ? et par là, il est évident que, si mauvais par nature était Arhmèn, il ne serait pas l’inventeur de la lumière, ni le créateur de la beauté. De plus, si les démons par nature étaient mauvais, il ne serait pas possible à Mahmi de pressentir les conditions de la création de la lumière, à laquelle jusqu’à présent les sectateurs de cette religion, trois fois par an, offrent des sacrifices. D’où (il suit que) ils sont atteints du reproche d’être, eux aussi, sectateurs des démons ; et les démons ne sont pas mauvais par nature, mais par volonté ; et, si eux-mêmes offrent des sacrifices aux démons, par quelle puissance chasseront-ils les sectateurs des démons ? Vois-tu que tout ce qui par eux est dit, ce sont fables et vaines histoires ?