Page:Eznik de Kolb - Réfutation des sectes, 1853.djvu/176

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et les ayant placés dans le paradis terrestre, comme disent les lois, ils allaient sans cesse, et lui obéissaient ; et ils étaient joyeux en lui comme dans leur fils commun.

Et, dit (Marcion,) le seigneur des lois, qui était le maître du monde, ayant vu qu’Adam était (un être) excellent et digne de service, s’ingénia comment il pourrait le soustraire à ὑλη, et l’attacher à son parti. L’ayant pris à part, il (lui) dit : Adam, moi je suis Dieu, et il n’y en a pas d’autre ; et hors moi, qu’il ne soit point pour toi d’autre Dieu ! Si tu as quelque autre Dieu que moi, sache que tu mourras de mort (certaine). Et, quand il lui eut dit cela, et qu’Adam se rappela le nom de mort, frappé d’épouvante, il commença un peu à se séparer de ὑλη.

Et ὑλη, étant venu lui donner des ordres selon sa coutume, voyait (bien) qu’Adam ne lui obéissait pas, mais réfléchissant se tenait à l’écart, et ne se rapprochait plus de ὑλη. Alors étonné en son esprit, ὑλη comprit que le Seigneur des créatures lui avait dressé des embûches. Il dit : dès l’orifice de la source, corrompue est son eau. Qu’est-ce que ceci ? Adam n’a pas encore multiplié en générations, et (Dieu) me l’a enlevé par le nom de sa divinité. Puisqu’il m’a haï, et n’a pas gardé avec moi le traité ; moi je ferai beaucoup de dieux, et j’en remplirai le monde avec leur entité, afin qu’il cherche qui est Dieu, et qu’il ne le trouve pas.

Et ὑλη fit, disent-ils, beaucoup d’idoles, et les nomma dieux, et en remplit le monde. Et englouti