Page:Eznik de Kolb - Réfutation des sectes, 1853.djvu/18

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(comment adorer) la lune qui chaque mois dépérit et meurt presque, puis reprend commencement de vie, afin de te peindre l’exemple de la résurrection ; ou (comment adorer) l’air, qui tantôt mugit furieux à commandement, et tantôt cesse de mugir, par l’effet d’une réprimande ? Ou (comment adorer) le feu, dont l’auteur t’a fait comme le second créateur ; car, quand tu voudras, tu l’enflammeras, et quand tu voudras, tu l’empêcheras de brûler ; ou (comment adorer) la terre, que continuellement nous creusons, que nous foulons sans cesse, et dans laquelle nous versons nos ordures, les ordures de nos bêtes ; ou (comment adorer) les eaux, que sans cesse nous buvons, dont nous changeons la douceur en putridité dans notre estomac, avec lesquelles nous purifions nos souillures intérieures et extérieures ?

D’après tout cela, il est évident que ce qu’ils tiennent pour des dieux, beaucoup ne le respectent ni ne l’honorent. Bien plus, un certain tremblement, emportement, s’empare des créatures, quand on leur rend l’honneur dû au Créateur : la terre manifeste cette agitation en s’ébranlant, les astres en s’obscurcissant, les airs en s’irritant, se déchaînant, la mer par la violence de ses flots menaçants ; car, si la sévérité du Créateur ne les retenait, chacune de ces créatures pourrait, à elle seule, exterminer tous (les téméraires), afin de tirer vengeance de leurs mépris pour le Créateur ; la mer, en les cachant dans ses profondeurs, elle qui, enfermée