Page:Eznik de Kolb - Réfutation des sectes, 1853.djvu/35

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marche ; mais forcément il obéit à l’ordre de son seigneur ; de même aussi, nous voyons la terre solidifiée. Elle porte (en elle) l’ordre du maître, et tous les autres êtres du même genre sont soumis aux ordres du Créateur, et ne peuvent faire autre chose que ce à quoi ils ont été destinés. C’est pourquoi nous les louons d’observer ainsi les ordres (qu’ils ont reçus).

Mais l’homme, ayant reçu le libre arbitre, à qui il veut s’assujettit. Il n’est ni contraint par la nécessité de la nature, ni arrêté par cette puissance qui lui a été donnée pour le bien ; mais par son obéissance seulement il trouve avantage et profit, et par la désobéissance dommage ; et cela, non pas pour le malheur de l’homme, disons-nous, mais pour son plus grand bien ; car, s’il était comme un individu des autres natures, qui forcément servent Dieu, il ne serait pas digne de recevoir le prix dû à son action volontaire, mais il serait comme un instrument du Créateur. Quoique le Créateur le poussât au mal ou au bien, ni le blâme ne lui serait (dû) ni la louange ; mais la cause serait celui-là qui l’aurait poussé. De plus, l’homme dès lors ne connaîtrait rien de mieux ; car il ne serait capable de rien autre chose que de ce à quoi il aurait été approprié. Mais Dieu a voulu honorer ainsi l’homme, que pour qu’il devienne instruit du bien, il lui a donné le libre arbitre, à l’aide duquel l’homme puisse faire ce qu’il voudra, et (Dieu) l’avertit de faire tourner au bien ce libre arbitre.