Page:Eznik de Kolb - Réfutation des sectes, 1853.djvu/50

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

féroces sont terribles, les dragons, les serpents et autres animaux nuisibles, et que l’homme soit superbe à ce point, que, franchissant les bornes de la crainte de Dieu, il lui résiste, si ces bêtes terrifiantes n’étaient pas, combien encore plus (l’homme) ne se tiendrait jamais dans le devoir !

Il y a plus, les choses mêmes qui sont crues mauvaises par les insensés, souvent deviennent utiles et préservatifs de la mort. Qu’y a-t-il de plus mauvais que le serpent, et de lui (cependant vient) la thériaque. Ainsi de drogues meurtrières, qui ont été composées par la perfidie des hommes, il n’en est pas résulté la mort, mais la guérison. Si par nature chose mauvaise était le serpent, ou créature de quelque mauvais être, il ne se trouverait absolument rien en lui d’utile, et jamais il ne se départirait de sa férocité. Nous le voyons même par l’art des enchanteurs devenu apprivoisé ; il est pour eux comme un danseur de corde, souvent même il habite dans la même maison sans faire aucun mal aux habitants.

Or, si c’est un païen qui regarde comme mauvais par nature certains objets, il sera réfuté par ses compagnons d’art, les éleveurs de serpents. (Ces gens), qui savent si bien apprivoiser les serpents, au point de les appeler par des enchantements dans les maisons, de leur présenter à manger, comme (faisaient) les Babyloniens au dragon qu’ils adoraient, mais leur dieu chéri le tua pour en faire sa nourriture ordinaire.